(j'espère que comme moi, vous allez adorer la détester ) Chapitre 7 Les membres de l’équipe quittèrent la salle de réunion. Éléonore, une magnifique rousse, resta sur place en fixant Ethan. — Qu’y a-t-il ? l’interrogea-t-il. — J’espère que tu as conscience que je n’aime pas ça. Le fait que tu te sois proposé pour passer toute la journée et la nuit avec la nouvelle a le don de m’irriter. — Je suis au courant, mais tu sais aussi bien que moi que je suis le seul, avec Derek, à être en mesure de la maîtriser si Morgane voit la lune et perd le contrôle. — Et c’est pour cela que tu as suggéré de l’aider ? — Non. C’est simplement parce que je suis un type bien. Je ne vais pas la laisser en plan, blessée avec des cartons, quand je peux les porter sans aucune difficulté. Tu peux venir avec nous demain si tu préfères. Tu connais l’heure du rendez-vous. Je ne t’ai rien caché. Sans compter que je ne te dois strictement aucune explication, je suis ton commandant en second. Rien de plus ! Éléonore grimaça après cette piqûre de rappel. Cependant, Ethan n’avait pas dit toute la vérité. S’il se fichait complètement de paraître aimable ou sympa, il avait tout de même constaté que Morgane était nerveuse et sentit qu’elle n’avait pas uniquement besoin de bras supplémentaires pour déménager. L’Alpha ne voulait pas la perdre de vue. Il se savait utile pour la protéger, quelle que soit la menace, même si Morgane n’en avait pas conscience. Après tout, lorsqu’ils avaient discuté, elle n’avait mentionné qu’une poignée de cartons. Comment aurait-il pu résister à ce S.O.S. silencieux ? À son regard envoûtant ? — J’y penserai. Je viendrai peut-être pour vous ravitailler vers midi. Après une nuit de surveillance, je m’imagine mal porter les affaires d’une inconnue. En plus, je tiens à ma manucure, ajouta-t-elle tout en ayant la certitude qu’elle ne pointerait jamais le bout de son nez. — Je suis sûr que tu la trouveras gentille quand tu l’auras rencontrée. — Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Tu l’as à peine croisée devant les bâtiments. Tu dois avoir compris depuis le temps que j’espère que nous retrouvions ce que nous avons partagé. J’ai bien l’intention de t’avoir de nouveau à moi, un jour. Mais tu dois savoir que je suis une femme qui a des besoins. Je n’attendrai pas sagement à la maison d’obtenir l’homme qui me plaît. Si tu t’octroies du temps avec cette fille, je ne vois pas ce qui pourrait m’empêcher d’aller rejoindre un beau mâle. Et je suis loin d’être aussi chaste que toi. Ethan la regarda, stupéfait. Il avait commis une épouvantable négligence, le soir de leur rencontre, lorsqu’il lui avait permis de s’approcher trop près de lui. C’était il y a quatre ans. Depuis, l’Alpha subissait la possessivité mal placée d’Éléonore. Certes, il était lié à elle à cause de cette erreur, parce qu’il s’était laissé emporter par son côté bestial et l’avait presque tuée. Mais, à dater de ce jour, il avait vécu comme un moine pour que cela ne se reproduise jamais. Mais dès lors, la jeune femme avait décidé qu’il lui appartenait. Pourtant, le responsable de la sécurité ne comptait entretenir aucune relation physique avec cette furie, encore moins perdre sa liberté pour cette louve. Ce n’était pas une femelle amoureuse, non, elle voulait seulement un mâle puissant pour monter en grade dans la meute et devenir Lupa... Cette peste recherchait le pouvoir allant de pair avec le rôle qu’elle considérait être le sien et elle était folle de jalousie. La belle rousse commença à minauder, elle venait de réaliser qu’elle avait mal manœuvré et qu’elle devait se rattraper pour ne pas braquer l’homme qui lui faisait face. En se montrant contrariée par la présence de la nouvelle résidente, Éléonore risquait de susciter son intérêt pour elle. Elle changea donc de tactique et se mit à lui adresser le plus langoureux des regards. — Ethan, ne me reproche pas mon comportement. Je déteste ces jours, juste avant la pleine lune où je suis prête à mordre pour un oui ou pour un non et où tu t’éloignes, car tu es trop occupé à protéger les autres pour prendre soin de moi. Tu sais aussi bien que moi qu’il nous est presque impossible de maîtriser nos émotions. — J’en ai conscience et je ne suis pas en colère contre toi, se radoucit Ethan. Cette période me rend nerveux également, mais je peux nouer des amitiés avec les personnes que je souhaite. De toute manière, le devoir passe avant tout. Chacun de nous doit accomplir des tâches : toi, tu surveilleras les agissements de cette meute sauvage et moi, je vais préparer cette fille à sa nouvelle vie. C’est mon rôle en tant qu’Alpha. De plus, tu n’as aucun droit de m’empêcher de la fréquenter. Ethan tentait d’apaiser la harpie face à lui, il aurait voulu être enfin en paix. Puis, il reprit plus fermement : — Ça ne me plaît pas de t’envoyer chaque nuit te faire draguer par plein de types alcoolisés juste par obligations. On ne sait jamais sur qui tu risques de tomber, mais n’imagine pas qu’il y ait le moindre lien avec ce « nous » dont tu me rebats les oreilles depuis quatre ans, car il n’y aura jamais de « nous ». Nous ne sommes que des collègues, tout au plus des membres unis au sein d’une même meute, et cela ne changera jamais. Tu dois te faire une raison. Je refuse d’avoir ce genre de relation avec toi. — Tu as conscience que je ne crains rien. Je patrouille avec Derek. Et puis, je te rappelle que c’est toi, l’adorable Ethan, qui m’a transformée en cette immonde créature poilue. Tu aurais dû penser à moi plus tôt et ne jamais m’approcher si tu voulais me préserver du danger. C’est trop tard maintenant, mais tu connais la seule chose qui pourrait m’amener à reconsidérer la situation et à te pardonner. La jeune femme vint plus près de lui, tel un prédateur prêt à jouer avec sa proie. Elle posa sa main sur sa joue avant de la faire descendre le long de son cou puis de son torse. — J’ai encore un moment avant de devoir partir au club et ce n’était pas si mal entre nous. À part cette vilaine morsure, j’en garde d’excellents souvenirs. — C’est une mauvaise idée. Le boulot passe avant le plaisir, dit-il en lui saisissant le poignet pour s’écarter d’Éléonore. D’ailleurs, je dois te donner une autre tâche. Tu vas prêter deux ou trois affaires à Morgane pour demain le temps qu’elle récupère les siennes. Tu sais, des trucs de filles. J’ignore ce dont notre nouvelle résidente aura besoin, mais bon, j’ai confiance en toi. Prépare-lui un sac et laisse-le devant sa porte avant de quitter les lieux pour ta mission. C’est un ordre ! ajouta Ethan comme pour se convaincre lui-même qu’il n’agissait que par devoir. Maintenant, j’ai du travail. Le Boss m’attend pour que je lui fasse mon rapport. L’Alpha sortit de la pièce, la plantant là, sur cette phrase. Il avait parfaitement conscience que le fait d’avoir mentionné leur commandant avait tendance à refroidir les ardeurs de n’importe qui, même d’Éléonore. — Tu regretteras de m’avoir délaissée encore une fois. La rousse ne l’autoriserait plus à la traiter comme un jouet qu’il pouvait abandonner dans un coin. Ce soir-là, elle comptait bien s’amuser. Et elle connaissait déjà celui qui se laisserait tenter. Le boulot n’était pas toujours une priorité. Certaines personnes réussissaient à saisir les occasions et à en profiter. Derek était le Loup en question. Ethan faisait trop confiance aux membres de son clan et sa subordonnée avait pris de plus en plus d’indépendance. L’Alpha déplorait depuis le premier jour de l’avoir mordue par accident et son second, lui, ne la voyait que comme une victime innocente. S’il savait ! Dès le départ, Éléonore avait manœuvré pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle avait intrigué pour qu’Ethan la blesse afin de pouvoir être transformée en une créature puissante. Maintenant, elle se concentrait sur la seconde étape de son plan, car ce qu’elle convoitait, c’était de devenir la compagne attitrée du chef de la meute, mais celui-ci se refusait à elle. En attendant qu’Ethan se décide enfin à lui appartenir, son Bêta, Derek, saisissait volontiers la place qu’elle lui offrait ponctuellement dans son lit. Le lieutenant rampait à ses pieds depuis qu’elle avait intégré la résidence, mais Éléonore ne pourrait pas le convaincre de prendre le contrôle du clan avant un moment. Elle restait confiante, d’une manière ou d’une autre, elle serait la femme d’un mâle dominant, même s’il lui fallait commettre un meurtre pour cela. Mais la grande rousse n’appréciait pas de voir Ethan accorder son attention à une nouvelle louve. Avec celle-ci, l’Alpha ne se sentirait pas coupable et n’aurait pas peur de la blesser puisqu’elle allait de toute façon muter à cause de la morsure. La garce n’était pas encore installée et pourtant, elle lui créait déjà tout un tas de problèmes. Du moins, c’était le point de vue d’Éléonore. Celle-ci avait bien remarqué ses allées et venues au cours de la semaine histoire de veiller sur l’autre fille à l’hôpital. Certes, son supérieur ne l’avait pas approchée. Elle avait la certitude qu’il n’était pas entré dans la pièce, mais depuis qu’il l’avait trouvée dans les bois, Ethan gardait l’œil sur cette godiche et demeurait en permanence à proximité. Cette « Morgane » agaçait prodigieusement Éléonore, alors même qu’elle ne l’avait pas rencontrée, car sa présence mettait ses plans en péril. Après avoir quitté la salle de réunion, Ethan soupira. Sa relation avec Éléonore était de plus en plus compliquée. Leurs caractères s’opposaient et elle ne lui facilitait pas les choses. Jour après jour, Ethan était confronté à la plus grande erreur qu’il ait jamais commise. Depuis le début, il tentait de la maintenir à distance, espérant qu’Éléonore oublierait son obsession pour lui, mais il ne savait pas comment s’y prendre. Si elle résidait là aujourd’hui, c’était de sa faute et il s’en voudrait probablement toujours de l’avoir entraînée dans cette vie violente et rude. Mais il suivait sa ligne de conduite. L’Alpha assumerait la responsabilité de ses actes, du moins tant que la rousse ne le libérerait pas de ses obligations envers elle. Mais quelque chose le poussait à croire qu’elle avait déjà commencé à s’émanciper et qu’elle ne restait que pour le tourmenter dans l’espoir de le voir enfin céder à ses avances. Ethan se fit un brin de toilette en se passant de l’eau fraîche sur le visage. En se redressant, il s’observa dans le miroir. Il n’avait pas eu de temps pour lui depuis belle lurette et travaillait trop. La semaine écoulée, à alterner les gardes à l’hôpital et les rondes de nuit, n’arrangeait rien à son humeur. Après mon rapport pour Victor, j’enfourche ma moto. J’ai vraiment besoin de m’aérer la tête.
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Prologue Prologue
Depuis quelque temps, Morgane King avait vraiment la poisse... Pour commencer, son fiancé avait décidé de la quitter juste après son enterrement de vie de jeune fille... La raison ? Elle n’avait jamais pu la connaître, puisque son ex n’avait pas daigné la prévenir avant de disparaître. Morgane venait de rentrer du travail et avait constaté que Nicholas était parti avec toutes ses affaires et sans un mot. Ce type n’avait réalisé qu’à quelques jours du grand événement, qu’il n’avait jamais fréquenté personne d’autre et n’avait plus voulu s’engager « pour toujours » alors qu’il avait tant à expérimenter. Malgré sa douleur, Morgane essayait encore de lui inventer des excuses, elle cherchait une explication pour rendre cette rupture moins éprouvante, pour s’y raccrocher et se sentir moins trahie… Cependant, ce lâche l’avait abandonnée dans un sale état. Elle avait dû rester dans leur appartement, le temps de trouver une solution plus durable. Tous les jours, ses collègues et amis veillaient sur sa santé pour s’assurer que l’ancienne future mariée ne se laissait pas dépérir. Ceci dit, il fallait bien avouer que, malheureusement, l’idée lui avait traversé l’esprit. Cela aurait été tellement simple : attendre la fin, s’oublier. Mais le sort s’acharna sur Morgane King encore une fois. Ayant son nom sur le bail, celle-ci n’avait pas eu d’autres choix que de gérer les charges qu’ils payaient à deux jusqu’à présent. Heureusement, sa propriétaire avait accepté de réduire sa période de préavis et de la libérer de ses obligations dès que l’agence immobilière lui aurait déniché un nouveau locataire. Ses revenus ne lui permettant pas encore de s’acquitter d’un loyer, ses parents l’hébergeaient de nouveau, en espérant voir leur fille retomber rapidement sur ses pieds. Vivre chez son père et sa mère à vingt-cinq ans, ce n’était pas l’idéal pour se reconstruire. Le coup de grâce lui fut assené le jour J, celui de son mariage avorté. Des invités attendaient devant l’église, ses convives à lui... Nicholas n’assumait toujours pas ses actes. Morgane s’était chargée d’avertir tout son entourage et les prestataires. Ceux-ci n’avaient pas manqué de lui rappeler que les arrhes n’étaient pas remboursables. Pourtant, la jeune femme avait cru que Nicholas aurait tout de même eu le cran de faire de même avec les personnes dont il ne lui avait jamais confié les coordonnées. Mais, là encore, il s’était contenté de s’enfuir, se montrant aussi dégonflé avec les siens qu’avec sa fiancée. Non, son ancienne fiancée, elle devait enregistrer cet état de fait. Au moins, sa « chère maman » avait pris les choses en main. C’est du moins ce que Morgane en avait déduit puisque quelqu’un avait effectivement avisé la famille nombreuse de son ex, ses oncles et ses tantes, ses grands-parents et ce n’était pas elle… Mais lui avait tout simplement disparu on ne sait où sans prévenir. En prime, « madame, sa mère » avait eu le culot de lui écrire pour que Morgane trouve la force de pardonner à son fils si parfait… Lâche jusqu’au bout… Et c’était à Morgane d’en payer les frais. Cette journée-là, la jeune femme avait reçu des appels tout l’après-midi. Cela avait été la goutte de trop, celle qui l’avait fait basculer. La petite brune avait ressenti comme un électrochoc. Il fallait qu’elle se change les idées, qu’elle s’enfuie pour aller n’importe où... En y repensant à présent, Morgane se serait abstenue si on l’avait mise au courant de ce qui lui arriverait. Elle était partie en n’emportant que son sac à main, afin que personne ne puisse plus la déranger avec l’un de ces appels qui la tourmentaient. Elle voulait disparaître de la circulation et redevenir une anonyme, ce qui n’était pas possible dans le quartier où vivaient ses parents. Là-bas, tous ses voisins la regardaient en murmurant : « La pauvre fille, tu sais ce qui lui est arrivé ? » ou d’autres remarques du même acabit. D’ailleurs, ils n’avaient rien manqué de la scène lorsque la jeune femme avait pris la route dans un état second. Morgane ne s’arrêta que bien plus tard, pour la soirée, dans un coin perdu, après environ quatre cents kilomètres, à court de carburant. Eh oui ! Quand on souhaite fuir la réalité et que l’on a à disposition une voiture avec le plein d’essence, on peut aller très loin ! Le cycle des Pierres Protectrices Tome 1 : Pierre de Lune Quatrième de couverture : Depuis quelque temps, Morgane King a la poisse. Après s’être vue abandonnée par son fiancé juste avant son mariage et avoir été kidnappée, elle réussit à s’enfuir. Mais alors qu’elle vient de distancer les psychopathes qui la retenaient et espère que la chance tourne enfin pour elle, la jeune femme se fait attaquer par des bêtes sauvages qui la mutilent à vie. En quittant l’hôpital, elle se retrouve sous protection « rapprochée » dans un lotissement trop beau pour être vrai : la résidence Sérénité. C’est là qu’elle rencontre Ethan, son garde du corps attitré, tout droit sorti de ses fantasmes inavoués et Léo, un jeune garçon turbulent qui semble lié de très près au bel Ethan. Morgane découvrira très vite que les conséquences de ses blessures changeront sa vie d’une manière qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. date de sortie : le 23 février 2018
édition : Anyway éditions Prix du roman papier : 15.90€ Prix du roman numérique : 4.99€ --> 2.99€ du 23 février au 2 Mars 2018 |
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